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Sœurs du Saint-Cœur de Marie

Nos maisons : une histoire ecclésiale

S’intéresser aux différentes maisons ou implantations qui ont vu la présence des Sœurs du Saint-Cœur de Marie au fil du temps, c’est s’intéresser à la manière dont cette spiritualité a pris corps, dans les divers lieux où nous avons été envoyées. En lien avec des laïcs, avec le clergé local, avec l’évêque, tour à tour ou ensemble, l’histoire des « maisons » est toujours une « histoire ecclésiale » et même un itinéraire…

Comment lire et réfléchir un tel panorama ? Plusieurs caractéristiques peuvent être dégagées qui, en surplombant le cours de l'histoire, en font apparaître les constantes.

1. Langage et corps

Notre engagement apostolique a toujours comporté deux manières de procéder : certaines sœurs ont été chargées plutôt de parler (enseignement, catéchèse, etc.), d’autres, plutôt d’agir (tâches domestiques, soin des corps, etc.) ; plusieurs ont d’ailleurs été de l’un à l’autre de ces pôles. Langage et corps représentent ainsi deux éléments, mais un seul signe, comme dans l’Évangile, de notre être d’envoyées.

2. Un discernement spirituel…

Car les discernements anciens et nouveaux à propos de nos insertions montrent assez qu’aucune d’entre elles n’a répondu à un programme d’expansion ou de repli préétabli : la trilogie curé-évêque-châtelain se trouve plusieurs fois en cause, du moins jusqu’en 1900. La hiérarchie et le laïcat étaient ainsi immédiatement à la source de nos œuvres. Après, les évêques confirmeront ce qui aura été traité entre le clergé et les sœurs (Huccorgne, etc.), voire les instances laïques (Centre Spirituel, etc.) et les Sœurs.

On a peut-être le sentiment que les insertions les plus récentes (après 1975) ont dû être en quelque sorte « trouvées » par les Sœurs, ce qui paraît bien sûr très différent des débuts, mais n’est certainement pas moins marqué par l’obéissance aux besoins de l’Église. La fidélité à l’Église hiérarchique est d’ailleurs une constante infaillible de notre histoire. On peut constater de plus que le peuple chrétien entre moins qu’autrefois dans nos discernements apostoliques, ce qui s’explique en partie par l’effondrement en Belgique de la situation de chrétienté. La docilité aux urgences indiquées par le magistère de l’Église est bien sûr d’autant plus requise.

3. … et fondamentalement ecclésial

Ainsi, les engagements si divers de notre histoire sont avant tout le fruit d’une unique recherche d’obéissance. Cette attitude est la seule constante en ces multiples engagements qui sans elle nous voueraient à la dispersion. 3 communautés et 2 implantations, sans compter 2 ou 3 lieux de travail individuel : cela semble évidemment beaucoup pour peu de monde. Mais un regard aussi extérieur n’est pas pertinent du tout. La question n’est jamais de savoir si telle œuvre est à la mesure de nos forces, mais si l’obéissance à nos supérieures et à l’Église hiérarchique, aux nécessités des hommes et à la grâce de Dieu, nous demande d’y vivre et d’y mourir et, peut-être, notre histoire nous l’apprend, d’y mourir pour que d’autres y vivent.

4. Pour la mission

C’est ici que conduisent ces réflexions. Il est apparu combien notre spiritualité est apostolique, puisque nous sommes toujours envoyées, et envoyées à la manière du Christ, qui prêche et guérit ; quelle place a joué dans notre histoire le discernement spirituel, lequel doit être, grâce à l’obéissance, discernement ecclésial ; et enfin que la mobilité, le changement et le voyage nous sont connaturels.

Apostolique parce que obéissante, disponible parce que en quête de la volonté de Dieu, notre Congrégation se trouve ainsi intégrée au dynamisme missionnaire de l’Église. Nos Constitutions disent assez comment tout cela peut se faire, grâce à l’Esprit de Dieu.

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Aujourd’hui

Présenter, sur le modèle d’autrefois, un horaire-type qui reflète notre vie d’aujourd’hui n’est guère possible. La Loi de Vie de 1967 écrivait déjà : « Tu es pauvre du temps qui appartient à Dieu, ce qui nécessite un effort de travail sérieux, dans une totale disponibilité intérieure ». Nos journées n’échappent évidemment pas à toute structure ou à toute rencontre commune, mais c’est la mission qui leur donne forme, à l’intérieur du cadre communautaire : chaque sœur œuvre au nom de toutes là où elle a reçu de la supérieure générale de manifester la mission confiée par l’Église à la Congrégation. La communauté, par des rendez-vous quotidiens (temps de prière, de services et de repas partagés) mais aussi des réunions fréquentes (rencontres d’échanges en tous genres) soutient ainsi la vie de tout le corps, grâce à une miséricorde toujours à recevoir à nouveau ensemble de la Bonté de Dieu.

Les Constitutions de 1988, demandent, au chapitre sur la pauvreté, que « chaque communauté adapte son style de vie aux nécessités des personnes et de l’apostolat ». L’écoute persistante de « ce que l’Esprit dit aux Églises » – dans la Congrégation, la communauté et l’existence de chacune – modèle ainsi le temps commun et personnel, que ce soit à l’échelle de la journée, de la semaine ou de l’année. Et c’est, comme autrefois, toujours dans l’Eucharistie que l’oraison personnelle, les temps de récollections ou de retraites, et les autres formes de ressourcement trouvent leur fondement et leur sommet.

1923

D’après les notes manuscrites de Sœur Marie-Claire (1981 et 1985)

4h30
4h30

Lever

«On ne sonnait pas quand les pensionnaires étaient là. Sœur Antonia passait dans les dortoirs en disant : “Venite, Adoremus”»

5h00-6h00
5h00-6h00

Prière du matin

«À la chapelle ; on descendait en pantoufles.
Prière du matin ; très longue, environ 20 minutes. Une suite de prières dont j’ai oublié le texte. Il y avait entre autres les 10 commandements de Dieu, les 5 commandements de l’Église, tous les actes, et cela se terminait par : “Que m’arrivera-t-il aujourd’hui, ô mon Dieu ?”. Méditation jusque 6h00. La Révérende Mère s’asseyait, le dos au mur, à côté du confessionnal, lisait passage par passage la méditation, le saint du jour ou un livre de la spiritualité de l’époque, souvent d’un jésuite.»

6h00-6h30
6h00-6h30

«Temps libre pour mettre ses souliers.
Certaines s’occupaient du lever des enfants qui allaient toutes à la messe, sauf celles du petit dortoir.»

6h30
6h30

Messe

7h15
7h15

Petit déjeuner

«Déjeuner, toujours en silence ; chaque vendredi à genoux. Lecture par la Révérende Mère de quelque passage de la Sainte Règle.»

8h30-11h45
8h30-11h45

Classes

«Après déjeuner, on allait à son travail.
Les classes commençaient à 8h30.»

11h45
11h45

Prière et examen

«Examen à la chapelle, terminé par l’Angelus.» Elle ajoute : «C’est notre sœur Laurence qui m’a, mot à mot, appris les 5 points d’examen selon saint Ignace. Je m’en sers encore.»

12h00-12h30
12h00-12h30

Dîner

«Dîner. Début en silence. Chacune avait son tour pour la lecture. Au dîner, une sœur lisait une vie de saints (je l’ai fait longtemps).»

12h30-13h00
12h30-13h00

Récréation

«Récréation en communauté. Aucune ne pouvait quitter la place sans permission.»

13h30-16h00
13h30-16h00

Travail

À 16h00 : «Goûter en silence»

16h15
16h15

Visite au Saint-Sacrement

«La Révérende Mère disait une prière et puis 5 Pater, 5 Ave, les bras en croix.»

17h45
17h45

Instruction

«On se réunissait en communauté. Lecture jusque 18h30. La Révérende mère lisait des livres de formation religieuse. On pouvait coudre pendant cette lecture.»

18h30
18h30

Prière

«Salut mercredi, jeudi, samedi. Les autres jours, chapelet et litanies de la Sainte Vierge.»

19h00
19h00

Souper en silence

18h30-20h30
18h30-20h30

Récréation en communauté

20h30
20h30

Prière du soir

«Examen de conscience dont les points différaient. Consécration au Sacré-Cœur devant la statue du Sacré-Cœur dans le corridor. La Révérende Mère donnait la bénédiction.»

21h30
21h30

Coucher

«Coucher rapide. Tout était éteint ¼ d’heure après.»

1869

D’après les Premières Constitutions

5h00
5h00

Lever

5h30
5h30

Oraison

À 5h30, l’oraison commence par l’Angelus, et s'achève par la «revue de l’oraison»

7h00
7h00

Messe

7h30
7h30

Petit déjeuner

8h00-11h15
8h00-11h15

Classe

Le temps de classe pour les enfants est interrompu à 10h00 par la récréation qui se poursuit par l’étude.

11h30
11h30

Dîner des enfants

11h45
11h45

Examen particulier

12h00
12h00

Dîner

Le dîner des Sœurs est précédé de l’Angelus et du Benedicite. Il se conclut par les Grâces. Un temps de lecture et de récréation le poursuit.

13h30-16h00
13h30-16h00

Classes

Le temps de classes de l'après-midi est suivi du goûter des enfants.

16h15
16h15

Visite au Saint-Sacrement

16h30
16h30

Chapelet des élèves

18h00
18h00

Instruction

19h00
19h00

Méditation

19h30
19h30

Souper

20h00-21h00
20h00-21h00

Récréation

Constitutions 1869 : «À neuf heures moins 5 minutes, réunions extraordinaires de la communauté par ordre de la supérieure.»

20h00-21h00
20h00-21h00

Prière du soir

À la prière du soir, on lit les points d’oraison du lendemain, et on fait l’examen de conscience.

21h30
21h30

Couvre-feu

«Un quart d’heure avant la fin de la prière de l’examen, la visitatrice sonnera le coucher par trois coups ; à ce signal, toutes les personnes de la maison doivent se mettre au lit, si elles n’y sont déjà, et éteindre la lumière.»