
Le «Questionnaire spirituel» commenté
En 1993, Jean-Marie Hennaux s.j. a donné un commentaire exhaustif du Questionnaire spirituel de Mère Gonzague. Pour le découvrir le Questionnaire commenté, lisez cet article.
Notre spiritualité vécue, trinitaire, mariale, ignatienne et eucharistique, est fondamentalement ecclésiale. Jésus est au centre ; plus exactement encore, c’est le Fils du Père que nous apprenons à connaître dans l’Esprit.
Notre spiritualité est fondamentalement ecclésiale.
Notre lieu propre est celui d’une maternité spirituelle.
Notre lieu propre est celui d’une maternité spirituelle, non seulement à cause du cœur de Marie auquel nous nous référons, mais aussi en raison de cette présence constante du Père, à partir duquel, en quelque sorte, nous considérons le Fils.
Au rythme offert par l’Esprit d’amour, nous grandissons dans la croissance de Celui qui, étant aux affaires du Père, nous y associe, c’est-à-dire nous envoie partout où il est possible de manifester tout ce qui concerne sa venue et sa Pâque en ce monde. Nous sommes dans l’Église pour le monde de ce temps.
Nous sommes dans l’Église pour le monde de ce temps.
Notre maison de famille est l’Église.
En choisissant comme point de départ l’obéissance à la mission, les Constitutions actuelles nous ont inscrites dans le grand mouvement qui part des apôtres, puis de leurs successeurs, pour gagner tout l’univers. Elles nous mettent également en relation étroite avec le successeur de Pierre, supérieur suprême de tous les consacrés (Droit canon, c 590 § 2). C’est dire que notre maison de famille est l’Église, bâtie sur le fondement des apôtres et des prophètes, communion de vie et d’amour des sauvés.
C’est dire encore que notre vie apostolique procède toujours de la mission confiée par l’Église à la Congrégation. Ainsi, la supérieure générale accueille l’autorité épiscopale dont nous relevons et le lien personnel à la supérieure générale, manifesté par nos vœux, fonde notre unité d’action apostolique.
Notre vie apostolique procède de la mission confiée par l’Église à la Congrégation.
Notre Congrégation cherche à faire corps dans son Corps.
C’est dire enfin que notre vie communautaire reflète elle aussi, en principe, la communion des personnes, des services, des fonctions qu’implique la fraternité de tous dans le Christ. Cheminant avec les prêtres et les laïcs des communautés chrétiennes auxquelles nous appartenons, notre Congrégation cherche à faire corps dans son Corps.
En 1993, Jean-Marie Hennaux s.j. a donné un commentaire exhaustif du Questionnaire spirituel de Mère Gonzague. Pour le découvrir le Questionnaire commenté, lisez cet article.
Parler de l’Église, c’est toujours, comme pour la vie consacrée d’ailleurs, en revenir à une expérience spirituelle (1), normée par les commencements de l’Évangile (2) mais toujours en débat singulier avec « le monde » (3), ce qui conditionne son avenir (4).
Le premier chapitre de nos constitutions de 1988 s’intitule : «Notre charisme : Sœurs du Saint-Cœur de Marie». Le texte part d’une double référence, unique dans toute l’Écriture, au cœur de Marie (Lc 2,19 et 2,51), où s’inscrit le rappel de la naissance obscure et de la croissance discrète de l’Enfant Jésus (2,7 et 2,49-51).
De Sacrosanctum Concilium à Gaudium et Spes, l’Église de Vatican II a indiqué la louange de Dieu comme la seule source de son engagement dans le monde ; elle a aussi affirmé que chez les religieux dits « actifs », c’est l’action apostolique qui atteste leur être pour Dieu. Qu’est-ce donc que la vie religieuse apostolique ?
S’intéresser aux différentes maisons ou implantations qui ont vu la présence des Sœurs du Saint-Cœur de Marie au fil du temps, c’est s’intéresser à la manière dont cette spiritualité a pris corps, dans les divers lieux où nous avons été envoyées.
Un vieux texte en apparence poussiéreux et démodé… C’est ainsi qu’apparaît, au premier coup d’œil, le «Questionnaire Spirituel» dans lequel Mère Gonzague rassemble pour ses sœurs, présentes et à venir, l’essentiel de sa doctrine au sujet de la vie religieuse.
Présenter, sur le modèle d’autrefois, un horaire-type qui reflète notre vie d’aujourd’hui n’est guère possible. La Loi de Vie de 1967 écrivait déjà : « Tu es pauvre du temps qui appartient à Dieu, ce qui nécessite un effort de travail sérieux, dans une totale disponibilité intérieure ». Nos journées n’échappent évidemment pas à toute structure ou à toute rencontre commune, mais c’est la mission qui leur donne forme, à l’intérieur du cadre communautaire : chaque sœur œuvre au nom de toutes là où elle a reçu de la supérieure générale de manifester la mission confiée par l’Église à la Congrégation. La communauté, par des rendez-vous quotidiens (temps de prière, de services et de repas partagés) mais aussi des réunions fréquentes (rencontres d’échanges en tous genres) soutient ainsi la vie de tout le corps, grâce à une miséricorde toujours à recevoir à nouveau ensemble de la Bonté de Dieu.
Les Constitutions de 1988, demandent, au chapitre sur la pauvreté, que « chaque communauté adapte son style de vie aux nécessités des personnes et de l’apostolat ». L’écoute persistante de « ce que l’Esprit dit aux Églises » – dans la Congrégation, la communauté et l’existence de chacune – modèle ainsi le temps commun et personnel, que ce soit à l’échelle de la journée, de la semaine ou de l’année. Et c’est, comme autrefois, toujours dans l’Eucharistie que l’oraison personnelle, les temps de récollections ou de retraites, et les autres formes de ressourcement trouvent leur fondement et leur sommet.
D’après les notes manuscrites de Sœur Marie-Claire (1981 et 1985)
«On ne sonnait pas quand les pensionnaires étaient là. Sœur Antonia passait dans les dortoirs en disant : “Venite, Adoremus”»
«À la chapelle ; on descendait en pantoufles.
Prière du matin ; très longue, environ 20 minutes. Une suite de prières dont j’ai oublié le texte. Il y avait entre autres les 10 commandements de Dieu, les 5 commandements de l’Église, tous les actes, et cela se terminait par : “Que m’arrivera-t-il aujourd’hui, ô mon Dieu ?”. Méditation jusque 6h00. La Révérende Mère s’asseyait, le dos au mur, à côté du confessionnal, lisait passage par passage la méditation, le saint du jour ou un livre de la spiritualité de l’époque, souvent d’un jésuite.»
«Temps libre pour mettre ses souliers.
Certaines s’occupaient du lever des enfants qui allaient toutes à la messe, sauf celles du petit dortoir.»
«Déjeuner, toujours en silence ; chaque vendredi à genoux. Lecture par la Révérende Mère de quelque passage de la Sainte Règle.»
«Après déjeuner, on allait à son travail.
Les classes commençaient à 8h30.»
«Examen à la chapelle, terminé par l’Angelus.» Elle ajoute : «C’est notre sœur Laurence qui m’a, mot à mot, appris les 5 points d’examen selon saint Ignace. Je m’en sers encore.»
«Dîner. Début en silence. Chacune avait son tour pour la lecture. Au dîner, une sœur lisait une vie de saints (je l’ai fait longtemps).»
«Récréation en communauté. Aucune ne pouvait quitter la place sans permission.»
À 16h00 : «Goûter en silence»
«La Révérende Mère disait une prière et puis 5 Pater, 5 Ave, les bras en croix.»
«On se réunissait en communauté. Lecture jusque 18h30. La Révérende mère lisait des livres de formation religieuse. On pouvait coudre pendant cette lecture.»
«Salut mercredi, jeudi, samedi. Les autres jours, chapelet et litanies de la Sainte Vierge.»
«Examen de conscience dont les points différaient. Consécration au Sacré-Cœur devant la statue du Sacré-Cœur dans le corridor. La Révérende Mère donnait la bénédiction.»
«Coucher rapide. Tout était éteint ¼ d’heure après.»
D’après les Premières Constitutions
À 5h30, l’oraison commence par l’Angelus, et s'achève par la «revue de l’oraison»
Le temps de classe pour les enfants est interrompu à 10h00 par la récréation qui se poursuit par l’étude.
Le dîner des Sœurs est précédé de l’Angelus et du Benedicite. Il se conclut par les Grâces. Un temps de lecture et de récréation le poursuit.
Le temps de classes de l'après-midi est suivi du goûter des enfants.
Constitutions 1869 : «À neuf heures moins 5 minutes, réunions extraordinaires de la communauté par ordre de la supérieure.»
À la prière du soir, on lit les points d’oraison du lendemain, et on fait l’examen de conscience.
«Un quart d’heure avant la fin de la prière de l’examen, la visitatrice sonnera le coucher par trois coups ; à ce signal, toutes les personnes de la maison doivent se mettre au lit, si elles n’y sont déjà, et éteindre la lumière.»