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Sœurs du Saint-Cœur de Marie

« Je n’ai jamais voulu demander à une sœur un travail
que je n’avais pas expérimenté moi-même ».
Sœur Marie-Justine
Paule Dujardin
18 juin 1921

Naissance à Herseaux

8 septembre 1942

Entrée chez les Sœurs du Saint-Cœur de Marie de Malaise/La Hulpe

28 avril 1943

Entrée au noviciat

27 août 1945

Vœux temporaires

28 août 1948

Vœux perpétuels

1950-1973

Maîtresse des novices

1975-1987

Supérieure générale

7 février 2018

Décès à La Hulpe

À l’occasion de ses 90 ans

Elle naquit un beau jour d’été de l’an 1921. Que se passa-t-il, jusqu’à ce que, le 8 septembre 1942, elle franchit d’un pas décidé l’entrée principale du vieux couvent de Malaise ? On sait seulement qu’elle venait de la frontière, et ce sera une autre caractéristique de sa trajectoire : toujours aux frontières, de la France et de la Belgique, du français et du flamand, de la musique et de l’économat, des jeunes rouspéteuses et des plus âgées grommeleuses…

Le noviciat commença le 28 avril 1943, toujours en pleine guerre. Des premiers vœux, le 27 août 1945, on garde quelques photographies aussi austères que l’époque ; les derniers vœux, le 28 août 1948 seront, les esprits calculateurs le remarqueront, entachés de nullité, puisqu’ils sont faits un jour trop tard. Qu’importe ! La charge de maîtresse des novices arrivera aussi trop tôt, au point qu’il faudra pour l’exercer une dispense archiépiscopale, puisqu’elle n’avait pas 30 ans. Devenue assistante, puis supérieure générale, avec le même enthousiasme et la même créativité, elle avança, au fond, contre vents et marées, avec ces alternances de jours et de nuits que nous connaissons tous…

Mais en avant la musique, du piano à l’orgue, au violon, à la cithare, et toujours au chant. Il y a aussi la couture (en particulier pour réparer les vêtements des enfants de l’Ancre) et la cuisine, et la chapelle, et tout le reste de ces choses qui n’ont pas de nom, et finissent par remplir tout le temps donné, dont on se demande aussi parfois comment il est, ainsi que dans l’affaire des deux poissons et des sept pains, tout à coup multiplié pour tant de monde (car il y a aussi les couvertures pour l’Afrique, les affaires pour la brocante des compagnons déménageurs, les raccommodages vieilles choses pour jeunes sœurs)… On n’oublie pas les temps de reprise, avec ces deux ou trois grandes retraites, qui ont toujours trouvé la Samaritaine au Puits de Jésus. Beaucoup de compagnes des débuts s’en sont déjà allées, mais pour nous qui restons, tout semble commencer chaque jour, comme le disait aussi saint Antoine lorsqu’il atteignit 120 ans : « aujourd’hui, je commence ». Merci, Seigneur, merci Justine !

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Mère Gonzague

Sœur Gonzague, qui fit à Alsemberg sa première profession religieuse le 4 septembre 1841, et sa profession perpétuelle le 7 septembre 1842, est élue, le 26 mai 1863, première supérieure du petit couvent de La Hulpe – elle sera réélue jusqu’à sa mort.

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Mère Marie-Véronique

Institutrice, catéchiste, Mère Véronique devint maîtresse des novices puis supérieure générale. Pour avoir accueilli au pensionnat de La Hulpe des dizaines d’enfants cachés pendant la Seconde Guerre mondiale, elle fut décorée, post-mortem, du titre de «Juste parmi les Nations».

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Sœur Marie-Claire

A enseigné en primaires et en gardiennes dans plusieurs maisons. Musicienne dans l’âme, tenant les orgues et donnant des leçons de solfège ainsi que de travaux manuels. Éducatrice du groupe des grandes filles en 1953, au début de l’œuvre de l’Enfance moralement abandonnée.

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Aujourd’hui

Présenter, sur le modèle d’autrefois, un horaire-type qui reflète notre vie d’aujourd’hui n’est guère possible. La Loi de Vie de 1967 écrivait déjà : « Tu es pauvre du temps qui appartient à Dieu, ce qui nécessite un effort de travail sérieux, dans une totale disponibilité intérieure ». Nos journées n’échappent évidemment pas à toute structure ou à toute rencontre commune, mais c’est la mission qui leur donne forme, à l’intérieur du cadre communautaire : chaque sœur œuvre au nom de toutes là où elle a reçu de la supérieure générale de manifester la mission confiée par l’Église à la Congrégation. La communauté, par des rendez-vous quotidiens (temps de prière, de services et de repas partagés) mais aussi des réunions fréquentes (rencontres d’échanges en tous genres) soutient ainsi la vie de tout le corps, grâce à une miséricorde toujours à recevoir à nouveau ensemble de la Bonté de Dieu.

Les Constitutions de 1988, demandent, au chapitre sur la pauvreté, que « chaque communauté adapte son style de vie aux nécessités des personnes et de l’apostolat ». L’écoute persistante de « ce que l’Esprit dit aux Églises » – dans la Congrégation, la communauté et l’existence de chacune – modèle ainsi le temps commun et personnel, que ce soit à l’échelle de la journée, de la semaine ou de l’année. Et c’est, comme autrefois, toujours dans l’Eucharistie que l’oraison personnelle, les temps de récollections ou de retraites, et les autres formes de ressourcement trouvent leur fondement et leur sommet.

1923

D’après les notes manuscrites de Sœur Marie-Claire (1981 et 1985)

4h30
4h30

Lever

«On ne sonnait pas quand les pensionnaires étaient là. Sœur Antonia passait dans les dortoirs en disant : “Venite, Adoremus”»

5h00-6h00
5h00-6h00

Prière du matin

«À la chapelle ; on descendait en pantoufles.
Prière du matin ; très longue, environ 20 minutes. Une suite de prières dont j’ai oublié le texte. Il y avait entre autres les 10 commandements de Dieu, les 5 commandements de l’Église, tous les actes, et cela se terminait par : “Que m’arrivera-t-il aujourd’hui, ô mon Dieu ?”. Méditation jusque 6h00. La Révérende Mère s’asseyait, le dos au mur, à côté du confessionnal, lisait passage par passage la méditation, le saint du jour ou un livre de la spiritualité de l’époque, souvent d’un jésuite.»

6h00-6h30
6h00-6h30

«Temps libre pour mettre ses souliers.
Certaines s’occupaient du lever des enfants qui allaient toutes à la messe, sauf celles du petit dortoir.»

6h30
6h30

Messe

7h15
7h15

Petit déjeuner

«Déjeuner, toujours en silence ; chaque vendredi à genoux. Lecture par la Révérende Mère de quelque passage de la Sainte Règle.»

8h30-11h45
8h30-11h45

Classes

«Après déjeuner, on allait à son travail.
Les classes commençaient à 8h30.»

11h45
11h45

Prière et examen

«Examen à la chapelle, terminé par l’Angelus.» Elle ajoute : «C’est notre sœur Laurence qui m’a, mot à mot, appris les 5 points d’examen selon saint Ignace. Je m’en sers encore.»

12h00-12h30
12h00-12h30

Dîner

«Dîner. Début en silence. Chacune avait son tour pour la lecture. Au dîner, une sœur lisait une vie de saints (je l’ai fait longtemps).»

12h30-13h00
12h30-13h00

Récréation

«Récréation en communauté. Aucune ne pouvait quitter la place sans permission.»

13h30-16h00
13h30-16h00

Travail

À 16h00 : «Goûter en silence»

16h15
16h15

Visite au Saint-Sacrement

«La Révérende Mère disait une prière et puis 5 Pater, 5 Ave, les bras en croix.»

17h45
17h45

Instruction

«On se réunissait en communauté. Lecture jusque 18h30. La Révérende mère lisait des livres de formation religieuse. On pouvait coudre pendant cette lecture.»

18h30
18h30

Prière

«Salut mercredi, jeudi, samedi. Les autres jours, chapelet et litanies de la Sainte Vierge.»

19h00
19h00

Souper en silence

18h30-20h30
18h30-20h30

Récréation en communauté

20h30
20h30

Prière du soir

«Examen de conscience dont les points différaient. Consécration au Sacré-Cœur devant la statue du Sacré-Cœur dans le corridor. La Révérende Mère donnait la bénédiction.»

21h30
21h30

Coucher

«Coucher rapide. Tout était éteint ¼ d’heure après.»

1869

D’après les Premières Constitutions

5h00
5h00

Lever

5h30
5h30

Oraison

À 5h30, l’oraison commence par l’Angelus, et s'achève par la «revue de l’oraison»

7h00
7h00

Messe

7h30
7h30

Petit déjeuner

8h00-11h15
8h00-11h15

Classe

Le temps de classe pour les enfants est interrompu à 10h00 par la récréation qui se poursuit par l’étude.

11h30
11h30

Dîner des enfants

11h45
11h45

Examen particulier

12h00
12h00

Dîner

Le dîner des Sœurs est précédé de l’Angelus et du Benedicite. Il se conclut par les Grâces. Un temps de lecture et de récréation le poursuit.

13h30-16h00
13h30-16h00

Classes

Le temps de classes de l'après-midi est suivi du goûter des enfants.

16h15
16h15

Visite au Saint-Sacrement

16h30
16h30

Chapelet des élèves

18h00
18h00

Instruction

19h00
19h00

Méditation

19h30
19h30

Souper

20h00-21h00
20h00-21h00

Récréation

Constitutions 1869 : «À neuf heures moins 5 minutes, réunions extraordinaires de la communauté par ordre de la supérieure.»

20h00-21h00
20h00-21h00

Prière du soir

À la prière du soir, on lit les points d’oraison du lendemain, et on fait l’examen de conscience.

21h30
21h30

Couvre-feu

«Un quart d’heure avant la fin de la prière de l’examen, la visitatrice sonnera le coucher par trois coups ; à ce signal, toutes les personnes de la maison doivent se mettre au lit, si elles n’y sont déjà, et éteindre la lumière.»