Le récent Missel des messes mariales qui demeure si peu connu est le point d’aboutissement du renouveau contemporain de la mariologie catholique. Déjà au Concile Vatican II, la Constitution sur l’Église Lumen gentium s’achevait par un chapitre VIII qui contient toute la substance de ce renouveau : le mystère de l’Église et la vocation de Marie sont indissolublement liés. Paul VI a ensuite publié, en 1974, une exhortation apostolique Marialis cultus qui représente un magnifique commentaire pastoral de la constitution dogmatique. Et Jean-Paul II a écrit en 1987 une encyclique Redemptoris Mater, liée à l’année mariale alors en cours, texte que nous pouvons désormais aligner aux côtés de Redemptor hominis (le Christ, 1979), Redemptionis donum (les religieux, 1984), Redemptoris custos (saint Joseph, 1989) et Redemptoris missio (l’évangélisation, 1990).
Notre recueil, publié en 1987 par la Congrégation pour le Culte divin et traduit en français en 1988, comporte quarante-six messes mariales qui incluent les sept déjà comprises dans le Missel romain. Il fallut trois ans pour le mettre au point, grâce au dynamisme du Père I.M. Calabuig, servite, à partir de deux cents formulaires de messes mariales approuvées depuis 1970. Le critère principal de la classification était de ne se déterminer ni par le prestige d’un sanctuaire, ni par le poids d’une famille religieuse, mais par le contenu doctrinal et la valeur liturgique. Finalement, les messes se répartissent comme suit : de 1 à 18, on suit les temps liturgiques ; ensuite, on célèbre la figure et la mission de Marie en lien avec l’Écriture (19-29), puis son intervention dans la vie des fidèles (30-38) et enfin, son intercession en faveur de l’Église en marche vers la rencontre avec le Christ (39-46).
Pour goûter à cette source, le plus simple est sans doute de présenter les différents éléments de l’une des messes proposées : ce sera la vingt-huitième, consacrée au Cœur Immaculé de Marie.