Un nom
Vivre du cœur de Marie qui se souvient des faits et gestes de Jésus,
c’est nous ouvrir, dans l’Église, au mystère de sa maternité spirituelle.
Vivre du cœur de Marie qui se souvient des faits et gestes de Jésus,
c’est nous ouvrir, dans l’Église, au mystère de sa maternité spirituelle.
Vivre du cœur de Marie qui se souvient des faits et gestes de Jésus (Luc 2,19.51), c’est nous ouvrir, dans l’Église, au mystère de sa maternité spirituelle.
Des mystères joyeux aux mystères lumineux, Marie a enfanté le Christ et l’Église, en demeurant dans l’adoration du dessein insondable de Dieu.
Dans cette mémoire aimante et priante, l’Esprit Saint forme en nous le Christ qui, dans l’avenir, sera connu de tous. Il nous invite à nous réjouir déjà de sa gloire et à la célébrer dans l’eucharistie.
Avec cette certitude et grâce à cette espérance, nous sommes envoyées vers les enfants bien-aimés de Dieu, de préférence les pauvres, pour leur manifester davantage la tendresse de leur Père des cieux.
Textes fondamentaux
Fondée à la gloire de la Sainte Trinité et dédiée au Cœur de Marie, “son plus beau modèle”, notre Congrégation reçut de la spiritualité ignatienne son caractère apostolique, son mode d’oraison, la forme centralisée de son gouvernement. Comme la Compagnie de Jésus, notre Institut est fondé, par amour de Dieu, sur l’abnégation continuelle de soi-même, qui est aussi la base de toute perfection chrétienne. Notre Congrégation cherche la gloire de Dieu et le salut des âmes par les moyens que recommande l’Évangile et qu’autorise l’exemple même du Divin Sauveur. Elle reconnaît dans la prière et la méditation le moyen d’une purification intérieure qui permet de travailler mieux au service du prochain. Et elle trouve dans la pratique des trois conseils évangéliques de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, le lieu d’une transfiguration en laquelle s’accomplit notre union au Christ. »
Le charisme, au sens religieux du mot, est un don particulier que Dieu fait à l’origine d’un Institut, pour la vie de l’Église et du monde. Chaque génération qui le reçoit est appelée à le vivre, le faire fructifier, le transmettre.
On appelle spiritualité un chemin établi avant nous, marqué par la figure d’un saint (François, Ignace…) ou par une grande dévotion (la Trinité, l’Eucharistie…).
Notre Nom recouvre l’un et l’autre, il dit la manière dont nous voulons répondre à l’appel du Seigneur. On peut s’en expliquer de cette façon, à travers quatre notes : mariale, ignatienne, apostolique, ecclésiale.
Le nom de la Congrégation, « Les Sœurs du Saint-Cœur de Marie », est la première manière de comprendre ce don – et sans doute la plus fondamentale. Elle nous rapporte directement à l’Écriture comme à la meilleure expression de la grâce qui nous est faite.
Notre vocation particulière nous inscrit à l’intérieur de la grande famille ignatienne. Et cela, depuis l’origine, puisque la providence de Dieu a voulu que notre fondatrice trouve dans la Compagnie de Jésus non seulement l’assistance pour sa vie spirituelle mais les moyens d’établir solidement notre institut.
La vocation des Sœurs du Saint-Cœur de Marie est fondamentalement apostolique. La congrégation trouve dans l’obéissance sa première tâche et le fondement de son envoi vers ceux qu’il s’agit, à chaque époque, de rejoindre, en parole, en présence ou en acte.
La mission de l’Église que nous exerçons ne procède pas d’efforts isolés : elle élargit sans cesse notre vie aux dimensions de l’Église. L’œuvre de Dieu nous trouve disponibles à toutes les relations ecclésiales, dans l’action de grâces pour la diversité des ministères et des vocations.
Présenter, sur le modèle d’autrefois, un horaire-type qui reflète notre vie d’aujourd’hui n’est guère possible. La Loi de Vie de 1967 écrivait déjà : « Tu es pauvre du temps qui appartient à Dieu, ce qui nécessite un effort de travail sérieux, dans une totale disponibilité intérieure ». Nos journées n’échappent évidemment pas à toute structure ou à toute rencontre commune, mais c’est la mission qui leur donne forme, à l’intérieur du cadre communautaire : chaque sœur œuvre au nom de toutes là où elle a reçu de la supérieure générale de manifester la mission confiée par l’Église à la Congrégation. La communauté, par des rendez-vous quotidiens (temps de prière, de services et de repas partagés) mais aussi des réunions fréquentes (rencontres d’échanges en tous genres) soutient ainsi la vie de tout le corps, grâce à une miséricorde toujours à recevoir à nouveau ensemble de la Bonté de Dieu.
Les Constitutions de 1988, demandent, au chapitre sur la pauvreté, que « chaque communauté adapte son style de vie aux nécessités des personnes et de l’apostolat ». L’écoute persistante de « ce que l’Esprit dit aux Églises » – dans la Congrégation, la communauté et l’existence de chacune – modèle ainsi le temps commun et personnel, que ce soit à l’échelle de la journée, de la semaine ou de l’année. Et c’est, comme autrefois, toujours dans l’Eucharistie que l’oraison personnelle, les temps de récollections ou de retraites, et les autres formes de ressourcement trouvent leur fondement et leur sommet.
D’après les notes manuscrites de Sœur Marie-Claire (1981 et 1985)
«On ne sonnait pas quand les pensionnaires étaient là. Sœur Antonia passait dans les dortoirs en disant : “Venite, Adoremus”»
«À la chapelle ; on descendait en pantoufles.
Prière du matin ; très longue, environ 20 minutes. Une suite de prières dont j’ai oublié le texte. Il y avait entre autres les 10 commandements de Dieu, les 5 commandements de l’Église, tous les actes, et cela se terminait par : “Que m’arrivera-t-il aujourd’hui, ô mon Dieu ?”. Méditation jusque 6h00. La Révérende Mère s’asseyait, le dos au mur, à côté du confessionnal, lisait passage par passage la méditation, le saint du jour ou un livre de la spiritualité de l’époque, souvent d’un jésuite.»
«Temps libre pour mettre ses souliers.
Certaines s’occupaient du lever des enfants qui allaient toutes à la messe, sauf celles du petit dortoir.»
«Déjeuner, toujours en silence ; chaque vendredi à genoux. Lecture par la Révérende Mère de quelque passage de la Sainte Règle.»
«Après déjeuner, on allait à son travail.
Les classes commençaient à 8h30.»
«Examen à la chapelle, terminé par l’Angelus.» Elle ajoute : «C’est notre sœur Laurence qui m’a, mot à mot, appris les 5 points d’examen selon saint Ignace. Je m’en sers encore.»
«Dîner. Début en silence. Chacune avait son tour pour la lecture. Au dîner, une sœur lisait une vie de saints (je l’ai fait longtemps).»
«Récréation en communauté. Aucune ne pouvait quitter la place sans permission.»
À 16h00 : «Goûter en silence»
«La Révérende Mère disait une prière et puis 5 Pater, 5 Ave, les bras en croix.»
«On se réunissait en communauté. Lecture jusque 18h30. La Révérende mère lisait des livres de formation religieuse. On pouvait coudre pendant cette lecture.»
«Salut mercredi, jeudi, samedi. Les autres jours, chapelet et litanies de la Sainte Vierge.»
«Examen de conscience dont les points différaient. Consécration au Sacré-Cœur devant la statue du Sacré-Cœur dans le corridor. La Révérende Mère donnait la bénédiction.»
«Coucher rapide. Tout était éteint ¼ d’heure après.»
D’après les Premières Constitutions
À 5h30, l’oraison commence par l’Angelus, et s'achève par la «revue de l’oraison»
Le temps de classe pour les enfants est interrompu à 10h00 par la récréation qui se poursuit par l’étude.
Le dîner des Sœurs est précédé de l’Angelus et du Benedicite. Il se conclut par les Grâces. Un temps de lecture et de récréation le poursuit.
Le temps de classes de l'après-midi est suivi du goûter des enfants.
Constitutions 1869 : «À neuf heures moins 5 minutes, réunions extraordinaires de la communauté par ordre de la supérieure.»
À la prière du soir, on lit les points d’oraison du lendemain, et on fait l’examen de conscience.
«Un quart d’heure avant la fin de la prière de l’examen, la visitatrice sonnera le coucher par trois coups ; à ce signal, toutes les personnes de la maison doivent se mettre au lit, si elles n’y sont déjà, et éteindre la lumière.»